Le secret pour révéler ton style artistique unique (et pourquoi tes goûts sont ta boussole)

L'importance de connaître ses préférences artistiques

Le nom de l'autrice ne m'était pas inconnu : Hélène Gestern. J'avais déjà lu, il y a longtemps, son premier roman Eux sur la photo, dont j'avais gardé un bon souvenir. Alors quand j'ai vu la couverture de Cézembre, cette silhouette floue qui marche sur une plage, j'ai pris le livre. La quatrième de couverture a suffi à me convaincre que le roman allait me plaire. Et effectivement, j'ai sombré dedans, presque en apnée, le temps d'un week-end.

Plus tard, alors que l'histoire m'avait marquée de son empreinte, douce et profonde à la fois, je me suis demandé pourquoi j'avais tant aimé cette histoire. Quels éléments avaient agi pour me rendre accro, durant quelques jours, à cette histoire d'un homme qui retourne à Saint-Malo, dans la maison familiale, à la suite de la mort de son père ?

Analyser les mécanismes de nos préférences

Ce n'est pas toujours évident de démêler les facteurs qui expliquent qu'on aime une chose et pas une autre. Dans ce cas, il y avait l'objet lui-même, le livre, ses personnages, son atmosphère et l'écriture bien sûr. Mais peut-être aussi mon état d'esprit au moment où je me suis emparée de ce livre, la météo de ce week-end, un peu fraîche et qui incitait davantage au combo canapé-thé chaud que vélo et baignade...

Pourquoi s'interroger sur ses goûts artistiques ?

Quand on crée, et notamment quand on peint, c'est important de se poser très régulièrement cette question : pourquoi j'aime cette œuvre ? Qu'elle soit de notre fait ou la création de quelqu'un d'autre, saisir les mécanismes qui agissent en nous devant telle toile, telle sculpture, à la lecture de tel roman, devant une photo ou une estampe. Pourquoi j'aime ça ?Et le contraire vaut aussi : pourquoi je n'aime pas ?

C'est important de le comprendre, parce que nos goûts, c'est nous. Et c'est instinctif, direct. J'aime/je n'aime pas. Plus on va pouvoir saisir subtilement ce qui agit sur nous, en nous, et plus on va pouvoir jouer avec ça.

L'évolution naturelle de nos préférences artistiques

Je n'insinue pas du tout que nos goûts sont gravés dans le marbre, et qu'il faut faire tout le temps la même chose. Nous sommes humains, changeants, curieux. Nous sommes nourris de toutes les rencontres que nous faisons, de toutes les découvertes. Et on n'aime pas à 20 ans, comme à 50.

Comment analyser une œuvre d'art qui nous plaît

Alors quand une toile retient mon attention, que ce soit dans mon atelier ou dans une exposition, je cherche à comprendre ce qui agit sur moi, en moi. Est-ce que ce sont les couleurs ? Ou bien la composition ? Est-ce que cette toile me rappelle quelque chose ? Est-ce qu'elle génère en moi une émotion que je trouve agréable, douce, confortable, ou bien au contraire dérangeante ? Est-ce que j'aime l'équilibre ou le déséquilibre ? Plutôt les tons sombres ? Clairs ?

Développer son style personnel grâce à l'introspection

En essayant de prendre son propre travail et de comprendre ce qui nous plaît, non seulement ça nous aide à le faire évoluer, mais cela nous conduit aussi à mieux nous connaître, à affirmer notre personnalité à travers les choix, parfois radicaux, que l'on peut être amené à faire.

Les obstacles à éviter dans sa pratique artistique

On peut éprouver un certain plaisir (un peu masochiste ?) à expérimenter avec des éléments qu'on n'aime pas (couleurs, techniques, composition) mais alors c'est difficile, ça résiste, et ça bloque. Quand on comprend, au contraire, ce que l'on aime et pourquoi, on inscrit sur la toile quelque chose de soi, et de son histoire, de sa personnalité. Parfois, on est le ou la seul(e) à le savoir, mais c'est ce qui donne du sens à ce que l'on fait.

Trouver son expression artistique authentique

Si je veux aller vers une expression personnelle, authentique, singulière, je dois absolument faire ce travail de compréhension de mes goûts, de ma pente naturelle, qui me mène vers une combinaison de choix qui seront uniquement miens. Et c'est ainsi que peu à peu, je vais pouvoir laisser émerger mon style, ma manière de peindre avec des thèmes, des techniques, une approche et des éléments qui seront uniques et reconnaissables.

Se libérer des influences extérieures

Cette question de savoir ce que j'aime, ce qui me plaît, agit comme un tamis : peu à peu je me débarrasse de tout ce qui n'est pas moi, de tout ce que j'ai emprunté à d'autres, consciemment ou inconsciemment. Je laisse tomber aussi les injonctions de mon époque, de la culture dans laquelle je baigne, en préférant tailler moi-même mon chemin. Je me détache de l'idée de plaire, de faire du Beau ou bien de la peur des critiques. Parce que ça rime à quoi si la peinture que JE fais plaît à mon mari, à mes voisins, mais pas à MOI ?

Conseil pratique : faire confiance à son instinct créatif

Face à ton chevalet, à ta table de travail, fais-toi confiance : au fond de toi, tu sais. Tu as la solution. À chaque micro-décision qu'il faut prendre au fur et à mesure que ta création progresse, demande-toi : qu'est-ce que j'aime ? Garde-le! Qu'est-ce que je n'aime pas ? Recouvre-le.

Et peu à peu, avance ainsi. Tu vas peut-être être un peu surpris(e) au début, mais tu vas aussi ressentir une vraie joie et une libération grisante en t'autorisant à aller vers ce que tu aimes vraiment.

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