• Mar 26, 2025

Libère ta créativité : créer un art puissant sans diplôme

Obtenir un diplôme n'est pas nécessaire pour créer, et ça peut même être un frein. Dans cet article, découvre les éléments qui font vraiment la différence.

En France, la dimension sacrée du diplôme n’est plus à démontrer. Pourtant le diplôme ne fait pas tout et surtout il y a des domaines où son obtention n’est ni nécessaire ni un gage de réussite. L’art plastique en fait partie. Dans cet article, je vous invite à découvrir comment on peut devenir un artiste indépendant, non diplômé et pourtant heureux dans sa créativité.

Les limites du diplôme en matière artistique.

Il ne s’agit pas ici de dénigrer les écoles qui préparent les jeunes artistes. C’est nécessaire et important. Mais outre le fait que, jusqu’à une période récente, les élèves des Beaux-Arts, par exemple, se plaignaient de ne pas être formés à la vente de leur travail (ce qui est quand même le nerf de la guerre!), le fait de suivre un cursus en matière artistique peut aussi avoir des inconvénients.

D’une part, cela peut enfermer dans une conception spécifique de l’art - l’art contemporain, par exemple, qui tient encore presque toute la place.

Et d’autre part - et c’est un corollaire de la première réserve - cela peut aussi conduire de jeunes artistes à ne pas aller dans le sens qui leur correspond, à suivre la vision des professeurs plutôt que la leur propre.

En conséquence, le fait de suivre un cursus et de vouloir valider son existence d’artiste par un diplôme peut conduire à un certain conformisme, celui de l’époque, du moment, de la culture dans laquelle on baigne. L’artiste aura alors peut-être plus de mal à suivre des méthodes non-conventionnelles, à s’autoriser à toucher à différents genres et surtout à exprimer sa propre vision.

Dans son roman « La vie de David Hockney », Catherine Cusset écrit :

David aurait dû être heureux. Il avait tout fait pour être accepté dans cette école. Le jour des résultats, il avait eu l’impression de passer par le chas d’une aiguille, d’entrer au paradis, de se sauver de cette vie d’employé qui était celle de ses frères, de sa sœur et de ses voisins à Bradford. […] Il était enfin libre et ce bonheur entrevu, désiré, maintenant à sa portée, lui échappait. Pour la première fois, il n’avait plus de joie à peindre.

Aussi, se lancer dans la création sans diplôme peut paradoxalement se révéler un avantage : celui de pouvoir suivre son inspiration et son intuition, sans se laisser influencer par une école de pensée. Cela permet alors de gagner un temps précieux en allant directement vers ce qui nous inspire et parle à notre cœur. Car le but, quelle que soit la voie suivie, c’est d’être en capacité de créer un art personnel, sincère et puissant. Accepter sa liberté d’artiste, décider de suivre ses obsessions créatives, se donner la possibilité d’explorer, de tester, de faire des expériences : tout cela construit aussi bien un artiste qu’un diplôme.

Ma plus récente version de l'expérimentation en peinture!

Collages et peinture sur panneau de bois, 30x30cm

Trouver ses propres sources d’inspiration

Ce qui est à la fois passionnant et magnifique dans l’art, c’est qu’il n’y aura jamais deux artistes semblables. Chacun, chacune a sa propre trajectoire de vie, ses expériences, ses traumatismes, ses émotions, un vécu riche de rencontres, d’obstacles surmontés, de joies petites et grandes. Et c’est de tout cela que la création se nourrit.

Aujourd’hui, la tentation est grande d’aller sans cesse voir ce que les autres artistes créent, de chercher l’inspiration à l’extérieur. Toutes les vidéos, et les expériences partagées sont très utiles pour apprendre des techniques, pour développer sa maitrise, mais au final, ce qui fait vraiment la différence entre deux artistes qui maitrisent parfaitement leur art, c'est leur capacité à se servir de leurs émotions et de leurs expériences pour les insuffler sur la toile (ou dans la musique, le roman...). C’est cette capacité à mettre de soi dans ce que l’on crée qui va assurer une résonance chez celles et ceux qui regardent, écoutent, lisent.

Aussi, il est important de commencer à developper assez vite, même si l’on ne maitrise pas encore bien les principes esthétiques et les techniques, l’habitude de chercher en soi l’inspiration. On peut se demander par exemple ce qui nous fascine, ce qui nous émeut systématiquement ou ce qui nous met en colère. On peut regarder son dossier de photos et remarquer ce qui attire notre regard très souvent : les reflets sur l’eau, le mouvement décomposé, les paysages brumeux, les éléments géométriques dans la ville… Tout cela donne des pistes, des orientations possibles. Ensuite, il s’agit de creuser!

Développer son style artistique

C’est par ce travail d’observation de soi, de ses centres d’intérêt que l’on va peu à peu pouvoir mettre au jour son style artistique. Il n’est pas besoin de le chercher en dehors : il existe déjà en nous. Mais il faut parfois des années pour l’excaver, un peu comme on creuse la montagne sans relâche pour trouver la mine de diamants… Votre style, c’est vous. Aussi plus vous vous connaitrez, plus vous saurez ce qui vous anime, ce qui déclenche votre enthousiasme ou vos larmes, et plus vite vous pourrez aller vers un art qui vous correspond vraiment.

C’est la raison pour laquelle, dans les Ames Créatives, je propose à la fois une exploration du processus créatif et une réflexion sur soi, un travail sur son état d’esprit, son intuition, etc... Les deux sont nécessaires pour aller de l’avant, et mettre au jour son authenticité et le style unique qui nous rendra reconnaissable. Parfois c’est difficile, parce que nos goûts ne semblent par raccord avec la mode du moment. Mais comme le dit son ami à David Hockney :

Ce que tu devrais peindre, lui dit Ron un jour, c’est ce qui compte pour toi. Tu n’as pas besoin de t’inquiéter. Tu es nécessairement contemporain. Tu l’es, puisque tu vis dans ton époque.

Vous non plus, ne vous inquiétez pas!

Peindre ce qui compte pour soi

Le message n’a pas besoin d’être universel. On peut très bien être fasciné, comme David Mankin, par le paysage dans lequel on évolue quotidiennement, et vouloir en transcrire l’esprit grâce à la peinture. On peut être captivé par ses enfants, son chien, ou ses aventures en mer. On peut vouloir aller vers l’abstraction parce que c’est là qu’on s’amuse. Les raisons pour lesquelles on peint n’ont pas besoin d’être sérieuses, responsables, écologiques ou politiques. On peut peindre parce qu’on aime ça, tout simplement. Parce que ça nous fait du bien. Parce que c'est bon pour notre âme.

Et on peut très bien décider aussi que son style, c’est de toucher à tout! Il n’y a pas de règle. Ou plutôt, c’est nous-mêmes qui fixons les règles. Il ne faut jamais oublier ça!

David Mankin dans son atelier. ©Cornwall Contemporary

Rien n’est garanti, sauf le plaisir de la découverte et de la connaissance.

Qu’on ait un diplôme ou pas, qu’on fasse tout dans les règles ou qu’on soit plutôt du côté de la rébellion, il n’y a aucune garantie de réussite. Il n’y a ni formule magique, ni martingale en matière d’art.

La différence, c’est que si l’on suit sa propre inspiration, si l’on crée en fonction de soi-même et non pas en se souciant du regard des autres, la création aura un effet transformatif puissant. Créer peut littéralement changer la donne de notre vie et nous permettre de vivre autrement, de vivre mieux, plus en accord avec nous-mêmes et avec le monde qui nous entoure.

De la même manière, si l'on communique sincèrement sur son chemin, si l'on partage ses expériences avec sincérité, on trouvera forcément un public avec lequel notre expérience va résonner. Peu à peu des liens pourront se créer, et c'est parmi ces personnes que l'on rencontrera vraisemblablement nos premiers "collectionneurs".

Je terminerai en vous disant ceci : l'art n’a pas forcément besoin de diplôme, car il est une école de vie à lui tout seul. Et chacune, chacun est libre d'y entrer...

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